Arsène ne comprenait pas trop pourquoi Regina s’obstinait à le soigner en premier alors qu’elle avait eu à affronter bien plus de blessures que lui. Au moins les leçons d’escrime qu’avait suivi le gentleman cambrioleur dans sa jeunesse avait été utile. C’était bien une des seules qu’il devait à son paternel indigne. Au moins il pouvait le remercier pour ça. Au moins offrit-il un sourire rassurant à celle qui le remerciait une fois de plus.
-C’est ce qui fait de nous une bonne équipe finalement… Notre sort à chacun aurait été funeste si nous n’avions pas fait un minimum attention à l’autre. Nous n’aurons qu’à dire que la dette de chacun est réglée.
Il n’avait pas oublié qu’elle l’avait soigné de la folie. Et surtout il avait perdu l’habitude qu’on le remercie au lieu de le maudire. A la place il préférait observer en silence les petites réactions de sa partenaire, en apprenant souvent bien plus sur son entourage par le simple non verbal, la voyant même très discrètement rosir pour son plus grand plaisir. Les quelques allusions et indices qu’il avait glanés au cours de leurs petits jeux et aventures ne l'avaient pas trompé. Et il suffisait là de voir son port parfaitement altier une fois le diadème sur la tête pour confirmer que le titre de reine lui allait comme un gant. Et comme ce n’était pas la première tête couronnée qu’Arsène avait l’honneur de croiser, il se fendit à son tour d’une révérence des plus exemplaires.
Remis sur pied, il avait insisté pour qu’elle songe enfin à prendre soin d’elle, lui rendant son cœur, intrigué de cet infime instant de surprise et de mélancolie qui se glisse sur ses traits. Il a touché quelque sans savoir exactement quoi, et n’ira pas chercher à en savoir plus de toute façon. A la place, il observe en silence le spectacle de ce cœur qui regagne ça juste place. Ce n’était qu’une simple observation, qu’un simple regard qu’il portait sur elle et sur l’environnement. Ce n’était en apparence qu’un air de gamin rieur mais qui servait à dissimuler derrière, aussi bien toutes ses pensées que ses propres problèmes.
-Disons que la personne à qui j’ai dérobé ce bien précieux n’est pas celle à qui je choisi de le restituer. Dans certains cas, les voleurs savent faire les meilleurs alliés. Et même si je suis touché de votre confiance, je préfèrerais que ce trésor reste à sa place quoi qu’il nous arrive encore…
Mais il en avait déjà trop dit sur ses propres secrets et préféra finalement partir explorer la forêt avec l’entrain d’un gamin hyperactif ce qui lui valut pour la peine de finir une fois de plus les fesses par terre. Affichant une moue déconfite le temps d’une seconde, c’est finalement le rire et le sourire qui l’emporte face à la tête de son équipière.
-Je vous assure que d’habitude mon équilibre est des plus exemplaires et mon pied plus sûr que celui d’un acrobate…
Les plaisanteries passées, il est toutefois temps de commencer les recherches, et les champignons, ce ne sont clairement pas ce qui manque ici. Regina étant finalement la première à dénicher ce qui leur manque.
-Plus que sept et à nous la sortie !
Arsène quant à lui choisit donc cette fois de procéder avec ordre et méthode, définissant plusieurs parcelles qu’ils pourront quadriller pour trouver les quatre champignons demandés sans trop s’éparpiller. Après tout, il ne faut pas non plus qu’ils y passent la journée. C’est ainsi que son regard est attiré par un arbre tout tordu qui cache entre ses racines de tout petits champignons d’un bleu presque électrique qu’il ramasse et brandit.
Qu'il était bon se sentir de nouveau ces palpitations régulières dans sa poitrine ! Une libération, dont on ne mesurait pourtant les bienfaits que lorsqu'on en avait été privé. Cette aventure avait -à de nombreuses reprises- bien failli nous coûter la vie, et c'est maintenant avec un regard emprunt d'une certaine hauteur, que nous en tirions les leçons adéquates. Une équipe inattendue, mais qui avait à de nombreuses reprises démontré combien elle était efficace et apte à se sortir de n'importe quelle situation.❝C'est entendu.❞ actais-je pour effacer toute notion de dette entre nous.❝On ne saurait de toute façon parler de dette, lorsque l'on fait appel à un ami.❞ ajoutais-je avec un air entendu, lui témoignant ainsi que ma confiance lui était définitivement acquise. Une denrée rare et précieuse dans nos Royaumes.
Difficile de décrire ce que j'avais ressenti alors qu'il me rendait le bien qu'il avait su ravir à la Reine de justesse. Peut-être était-ce cette référence à Robin ou alors parce qu'il tenait mon cœur entre ses mains à ce moment-là, mais le trouble mêlé à cet élan douceur que j'avais éprouvé me forçaient à l'introspection. ❝J'aimerai tout autant que vous qu'il ne soit plus délogé de ce corps, car c'était loin d'être une expérience agréable. Mais tant que nous n'aurons pas définitivement quitté cet endroit et sachant de quoi la Reine est capable, je préfère me montrer prudente et il est bon de savoir vers qui se tourner.❞ fis-je, confiant ainsi mes quelques craintes de n'avoir pu faire davantage pour mettre ma mère hors d'état de nuire. Il ne restait plus qu'à espérer que ce Chapelier avait pu contenir ce cadeau empoisonné que nous lui avions donné. Nous avions vite atteint le portail, mais force avait été de constater qu'il n'était pas encore prêt à s'ouvrir pour nous. Une nouvelle fois à terre, Arsène s'était amusé de mon air faussement exaspéré et m'assurait pourtant que son équilibre était normalement plus que bon.❝Vraiment ? Je demande à voir : peut-être qu'en tant que nouvelle Reine, je pourrais moi aussi vous demander de vous déplacer sur le pied droit et à reculons afin que vous puissiez me convaincre ? Ainsi je pourrais moi-même juger de vos qualités d'acrobate.❞ souriais-je en nous remémorant ce décret ridicule dont j'avais fait l'objet le matin-même. La chasse aux champignons ressemblait à une douce promenade tant ce que nous avions dû affronter en amont avait été rude. Bientôt, Arsène nous amena au pied d'un arbre noueux qui abritait un tapis de petites couronnes d'un bleu vif. Je le pris en main pour l'étudier quelques instants avant de lui rendre :❝Oui, je pense qu'il fait partie de ceux que nous devons amener au portail.❞ confirmais-je, cherchant déjà d'autres variété des yeux. J'en voyais justement un, quelques mètres plus loin, sous une longue feuille recourbée. Je m'y précipitais, avant de secouer la tête, déçue. ❝Pas celui-ci en revanche.❞ annonçais-je en me redressant.
C’est un sourire sincère et entendu que le gentleman cambrioleur retourna à sa comparse. Ami. Voilà un mot qui sonnait agréablement. Généralement les amis du diable brillaient par leur absence tant la liste de ses ennemies avait grandi depuis qu’il était devenu génie. Quant aux amis du cambrioleur, ils étaient sans doute morts depuis le temps.
-J’ai hâte de pouvoir partager un verre entre ami dans ce cas.
Oui même si la dette était effacée, ils méritaient tout deux une soirée digne de cette nouvelle amitié justement. Il avait finalement rendu son cœur à sa propriétaire légitime, se retenant de venir souffler quelques questions sans doute trop intime pour aborder finalement un autre sujet qui l’intriguait tout autant, celui de la reine de Cœur et de cette violence dont elle avait fait preuve envers Regina.
-Il est vrai que la reine semblait… prompte à s’acharner sur vous. Ma curiosité est peut-être mal venue mais… cela semble un peu exagéré pour une rancune issue d’une simple rencontre passé…
L’une des rares personnes que Arsène avait pu haïr au point d’être capable de lui arracher le cœur était la comtesse de Cagliostro et leur histoire était aussi compliqué que jalonné de coup bas, traitrise, déception. Une histoire qui prenait racine dans un lien bien plus personnel que la simple association de deux criminels.
-Je comprends toutefois votre prudence… et si la reine revient, nous l’affronterons ensemble une fois de plus tout simplement.
Même si rien n’avait été simple en vérité. Mais Arsène préféré se montrer plus léger pour changer les idées de sa partenaire qui semblait encore quelque peu épuisée de cette rencontre, du moins d’un point de vue purement psychique. C’est pour cela qu’il plaisantait encore, allongé au milieu des feuilles et des champignons. S’attachant à préserver cet image d’éternel gamin cabochard et insouciant qui servait à masquer les déchirures de son être comme la scission de son âme.
-Je veux bien obéir à la nouvelle reine, mais seulement si elle m’accompagne en me récitant quelques poèmes ! … Cela sera mon décret en tant que roi …
Cette légèreté leur faisait du bien au moral après les épreuves traversé, comme quoi cueillir des champignons pouvait avoir parfois son intérêt. Malheureusement la cueillette n’était peut-être pas aussi aisé que prévu, alors qu’Arsène observait un champignon tout duveteux, le trouvant amusant certes, mais inutile pour ouvrir la grille, essayant de ne pas se démoraliser.
-Nous allons bien finir par dénicher ceux qui nous manque…
La promesse était tenue, gage de retrouvailles dans un monde autre que celui-ci. Une nouveauté dont j'allais découvrir tous les bienfaits car une chose était sûre, les amis était quelque chose qui m'avait toujours fait défaut. Il n'était pas bien vu, d'entretenir une amitié avec la Méchante Reine et quand bien même celle-ci aurait pu se faire des alliés, elle n'avait de cesse que de s'en servir pour son propre intérêt avant de les laisser en arrière. Ou alors, il se produisait l'inverse, si bien que la trahison était devenue une monnaie courante et que cela justifiait cette méfiance dont je faisais naturellement preuve. Et j'aimais à penser que nous avions ça en commun, Arsène et moi.
J'avais évoqué mes craintes quant aux représailles de Cora et contre toute attente, Arsène n'avait pas attendu d'autre occasion pour chercher à en savoir davantage. Qui pouvait le lui reprocher ?❝Ce qu'il faut que vous sachiez, c'est que la Reine n'a pas toujours vécu dans ce Royaume et si elle s'est installée ici, au Pays des Merveilles, c'est parce que je l'y ai banni il y a bien longtemps.❞ commençais-je avec hésitation.❝Je pensais que l'exil et la solitude seraient parvenus à la changer, mais force est de constater que ce n'est pas le cas, même après toutes ces années.❞ déplorais-je, dans un soupir. La rancœur avait pris le pas sur beaucoup de choses et sincèrement, je ne voyais pas de quelle façon nous pourrions maintenant inverser la done. J'eus un petit sourire, et me tournais vers lui, qui essayait de me faire passer quelques notes d'espoir dans une issue qui me semblait incertaine.❝Oui, tout simplement...❞ répétais-je en écho, songeant à ce que nous venions déjà tout juste d'endurer. Tout simplement.
Remis sur pieds, mon Roi des voleurs me prit au mot et rétorqua qu'il ne se plierai à mes décrets uniquement si je faisais de même avec les siens. J'eus une petite révérence guindée.❝Fort bien.❞ Je fis mine de toussoter, cheminant à ses côtés alors que nous cherchions de quoi alimenter le portail en magie : ❝Afin de satisfaire le bon plaisir du Roi, Offrir ces vers ne feront pas mon désarroi. Et si ces mots peuvent me faire respecter sa loi, Avec plaisir les déclamerais-je à haute voix.❞ Amusée, j'affichais un petit sourire satisfait, dévoilant cet attrait que j'avais pour la compétition. Si défi informulé il y avait, il pouvait être certain que j'allais rejoindre la partie. Il s'arrêta pour observer un autre spécimen, dont il se désintéressa aussitôt et je fis de même en apercevant un long champignon parsemé de fils laiteux et transparents. Ah non, certainement pas.❝J'en suis certaine, nous venons à peine de commencer nos recherches.❞ fis-je en restant optimiste.
Cheminant côte à côte dans les sous-bois, Arsène et Regina discutait tout simplement, le génie profitant de cette occasion pour poser une question qui lui était venu depuis leur séjour en prison déjà à savoir l’exact étendu du lien entre la souveraine écarlate et la reine tout juste couronnée. Et comme il s’en était quelque peu douté, l’histoire n’avait rien de réellement simple, le génie écoutant avec attention ses paroles, se faisant un instant songeur face à cette nouvelle de la reine de Cœur que Regina acceptait de lui dévoiler, répondant tout de même avec une voix empreinte de douceur et de calme.
-Ne le prenez pas mal mais… je crois que c’est là votre erreur… La solitude ronge l'âme et mène au désespoir. Le désespoir, ou la folie. C’est vrai que la solitude force à changer… mais elle laisse avant tout ressortir ce qu’il y a de pire.
La solitude. Terrible, tranchante et mortelle. Elle fane les âmes avec le temps, comme une fleur coupée dépérit hors de l'eau. Elle vous envoûte, vous envahit, vous vide. Elle vous tue. C'est une sensation souvent grisante, mais qui vous pousse pernicieusement au bord de l'abîme. La solitude c’est ce qui avait apposé la marque du diable sur le cœur du gentleman cambrioleur.
Ce moment passé avait finalement laissé la place à un tout autre jeu, un tout autre défi, rendant la recherche des champignons autrement que banal, un large sourire ravi étirant les lèvres d’Arsène tandis que Regina acceptait d’inverser les rôles et de se plier à ses petites idioties. Fort bien donc, et sitôt remis sur pied, Arsène pris le bras de sa coéquipière, perché sur un pied, commençant à avancer à reculons tout en écoutant la réponse de sa délicieuse adversaire du moment. Avançant ainsi jusqu’à ce qu’elle termine, libérant son bras et s’inclinant bien bas en guise de salut comme félicitation.
-Après pareil récit, le Roi ne peut qu’admirer l’esprit de la Reine qu’il a choisi. Mes félicitations, ce n’est pas un exercice que tout le monde réussi…
Ils commençaient à faire un peu chou blanc, aussi Arsène proposa-t-il d’avancer un peu plus et de changer zones, espérant ainsi trouver d’autres variétés que celles qui les entouraient. Et grand bien leur en pris puisqu’ils ne tardèrent pas à trouver un par terre entièrement fait de gros champignon violet dont l’odeur rappelait celle des tartes aux pommes.
Parler de ma mère n'était pas quelque chose qui m'était difficile en soit car si ces choses étaient à refaire, sans doute agirais-je de la même façon que je l'avais déjà fait. Je lui avais laissé plusieurs chances de changer, et si elle avait toujours fait mine d'accepter mes mains tendues, elle s'était aussi arrangée pour en mordre le dos à la première occasion. Aussi, j'avais tout bonnement cessé de croire qu'elle pouvait véritablement changer, à force de trahisons et de peine.❝Si c'est par ma faute que les choses se sont empirées, comment aurais-je dû procéder, selon vous ?❞ demandais-je intéressée par son point de vue qui me semblait déjà très avisé. Je faisais le rapprochement avec ma propre existence et je dus bien admettre qu'il avait raison sur ce point. La noirceur dont j'avais pu faire preuve par le passé s'était effectivement amoindrie le jour où Henry était entré dans ma vie, atténuant ce sentient de solitude qui m'étreignait alors aussi fort qu'il attisait ma vengeance.
J'avais effectué mon petit quatrain, nullement effrayé par une petite mise à l'épreuve qui au demeurant, s'avérait beaucoup moins périlleuse que celles que nous avions eu à nous affranchir ici. Entre nous, le faire de garder nos têtes intactes jouait beaucoup sur ma motivation. Sans parler du fait que ces petites joutes amicales participaient à apaiser mon esprit de toutes les épreuves que nous avions eu à subir et que de toutes les manières, la perspective de bientôt rentrer chez nous me rendait d'humeur légère. Compte-tenu de ce petit succès, Arsène dû lui aussi se plier au décret de la nouvelle Reine de coeur et il agrippa mon bras pour se maintenir en équilibre -comme je l'avais fait moi-même quand c'était mon tour- et il progressa ainsi sur quelques enjambées : sur un pied et à reculons.❝Peut-être est-ce parce que la Reine n'est pas comme tout le monde, et que c'est pour cette raison que le Roi l'a choisie.❞ avançais-je, mine de rien en levant le menton.❝En tout cas, je dois bien admettre que vous ne m'avez pas menti et que les acrobaties n'ont effectivement aucun secret pour vous.❞ remarquais-je, au vu de l'aisance avec laquelle il s'était déplacé dans pareille posture. Jalouse, moi ? Oui peut-être bien, vu combien cet exercice m'avait paru difficile et interminable...
Nous changions d'endroit, celui-ci nous semblant bien trop pauvre pour pouvoir y déceler les spécimens que nous recherchions. Celui qu'il ramassa alors convenait, et dégageait une odeur familière. Mes célèbres tartes et chaussons aux pommes ! Quelle coïncidence ! Je tirais alors Arsène par la manche, repérant un autre champignon qui figurait sur le portail.
Parler de la reine de Cœur sans connaitre exactement toute l’histoire n’était pas forcément des plus simples pour qu’Arsène puisse être correct juge de la situation. C’est pourquoi ses paroles ne s’emplissaient d’aucun jugement et encore moins d’un soupçon de reproche. Mais la solitude il l’a connaissait intimement, se stoppant donc un instant, venant croiser le regard de Regina suite à cette interrogation surprenante qu’il semblait avoir soulevé, prenant une moue légèrement plus pensive.
-Je ne vous accuse pas d’avoir empiré les choses rassurez-vous… Je me doute qu’il y a autre chose… quelque chose qui vous a poussé à prendre cette décision et il n’est pas à moi de la juger. La seule chose que je sais c’est que la solitude ne fait pas changer en mieux, on ne peut changer seul… Et pour pouvoir s’améliorer, il faut déjà le vouloir. Etait-ce le cas ?
La reine de Cœur avait-elle eu un jour le désir de s’améliorer ? La question était de toute façon complexe et il était difficile même pour le plus redouté des diable de cerner entièrement une âme qu’il n’avait croisé que quand cette dernière avait tenté de les tuer. Mais si cela inquiétait sa partenaire, il était disposé à en discuter et même à tenter de peut-être lui offrir un début de vérité.
Les épreuves avaient-été tel pour arriver jusqu’ici que leur amitié nouvelle semblait déjà indéfectible et plus empreinte de confiance qu’Arsène avait su en montrer au cours de toute sa vie. La cueillette au champignon se faisait légère presque distraite même, maintenant que la menace de la reine était aussi éloignée. Chacun se pliait au jeu de l’autre et le regard d’Arsène pétillait autant de malice que d’approbation, lui offrant un de ces sourires qu’il savait presque irrésistible.
-Je crois que le Roi a su voir que cette Reine était tout ce qu’il y a de plus unique, digne de confiance et adéquation avec son propre caractère… ce qui n’est pas si facile !
Oh bien sûr Arsène était le charme incarné. Mais elles étaient rares, les personnes a qui il s’offrait ainsi le plus sincèrement du monde.
-Je ne mens pas à mes amis… et puis nous avions convenu que je finirais par vous montrer d’autres de mes talents cachés alors pourquoi pas celui-ci.
En s’enfonçant dans la forêt, la cueillette de champignon se fit plus fructueuse puisqu’en plus du champignon violet que le diable avait ramassé, Regina l’avait entrainé à son tour, leur butin s’élevant donc alors à quatre champignons. Reprenant ses recherches, Arsène avait continuer de fouiller entre les racines des arbres, mais dans cette zone-ci malheureusement les racines étaient bien peu garni.
D'aussi loin que je m'en souvienne, j'avais toujours connu ma mère comme étant une femme implacable, puissante et déterminée. Et si enfant, j'étais trop jeune pour comprendre tout le mal qu'elle faisait naître autour d'elle, j'appris à démêler toutes ces choses avec le temps, lorsqu'elle s'exerçait parfois sur ma propre personne. La réponse d'Arsène me donna à réfléchir et je restais un moment silencieuse. ❝Elle eut plusieurs fois l'opportunité de changer, et elle affirmait pouvoir le faire. Mais ses promesses ont toujours été faites sur le sable, je n'ai jamais pu constater aucun changement chez elle, si ce n'est en pire.❞ avouais-je en rompant le silence. Ayant toujours obtenu les résultats escomptés, sans doute n'avait-elle jamais cru besoin de changer ses méthodes, fière de ses réussites quoi qu'il en coûtait. Peu osaient remettre ses décisions en cause, car peu étaient capables de la contenir et de la contrer.
Il y avait quelque chose de singulièrement déplacé à les voir ainsi à rire et à tourner en dérision les lois du Royaume et les décrets qui régissaient la vie du Pays des merveilles compte-tenu du fait qu'ils étaient toujours prisonniers du labyrinthe et qu'un problème pouvait encore leur tomber sur les bras à tout moment. Mais visiblement, ils estimaient que les problèmes ne pouvaient se trouver que derrière eux et qu'ils en avaient eu de trop nombreux pour pouvoir s'en accommoder de nouveaux. Je tournais alors la tête pour l'observer à la dérobée un court instant, alors qu'il m'adressait ce compliment déguisé.❝Oh, et bien...Peut-être que le Roi et la Reine étaient donc fait pour se rencontrer et partager ces aventures.❞ hasardais-je, en laissant échapper un petit rire. Nous bifurquions sur notre gauche, passant sous un champignon gigantesque qui aurait aisément pu nous servir de parasol.❝Une promesse est une promesse et vous m'avez affirmé que vous les teniez toujours. Vous êtes décidément un homme plein de surprises Arsène Lupin, et il me tarde de découvrir les autres talents que vous voudrez bien me montrer❞ déclarais-je, en lui tendant l'un des champignons manquants à notre quête et que je venais de détacher de son logis, sur le tronc d'un arbre empli de mousse.
Arsène était une oreille attentive depuis toujours. Aussi se montrait-il parfaitement à l’écoute de ce que Regina lui exprimait, tentant d’analyser la situation tout en essayer de décrypter ce qui pouvait être dissimulé derrière ces différentes facettes humaines qu’on lui exposait. Patientant jusqu’à ce que sa partenaire réfléchisse à la seconde question qu’il venait de soulever.
-Affirmer pouvoir changer n’est pas du tout la même chose qu’en avoir envie le plus sincèrement du monde… Je suis désolé. La remise en question n’est pas un instinct naturel chez l’humain et la prise de conscience ne se fait pas toujours du jour au lendemain. Au vu de ce que vous m’expliquez… je ne suis pas certain que votre seule tentative aurait réussi à changer les choses.
La cueillette s’était poursuivi sans heurt, après tout maintenant que le danger de la reine avait été affronté que craignaient-ils vraiment ? A la place, le cambrioleur eu assez d’audace pour exprimer avec une étonnante sincérité ce qu’il voyait ressortir de cette rencontre aussi imprévu que rafraichissante. Et c’était là ce que tout son regard exprimait quand il croisa celui fugace de la reine qu’il avait lui-même couronnée, souriant de manière plus douce.
-Pourquoi pas ? … J’aime penser que finalement toute cette folie avait un tout autre sens bien plus plaisant… Le destin est capricieux il parait mais si c’est là que nous devions nous trouver, je l’en remercie finalement.
Continuant de suivre sa partenaire, ils arrivèrent cette fois dans une zone où les fameux champignons se faisaient gigantesque, Arsène se perdant un instant dans leur contemplation avant d’être ramené à la réalité par sa coéquipière qui venait compléter leur collection d’un sixième champignon. Alors que de son côté lui n’avait toujours rien trouvé.
-Et bien si vous aimez les surprises… je pense pouvoir dire que j’ai de quoi faire votre bonheur… et en échange, j’espère bien pouvoir découvrir un peu plus en quoi la Reine diffère de tous les autres.
Votre promenade est agréable et votre discussion, récréative. Ces instants volés dans la forêt sont appréciables, après les épreuves que vous avez traversé. Bientôt vous devrez vous séparer, et rompre cette équipe qui a fait votre fierté. Vous devrez aussi laisser partir votre partenaire à qui vous devez tant, moment que vous repoussez dans un coin de votre tête en profitant de l'instant présent. Si votre objectif reste la combinaison de plusieurs champignons magiques pour ouvrir le portail, vous voyez-là l'occasion d'une charmante promenade dans cette très belle partie du Pays des Merveilles. Ayant amassé plus de la moitié de votre butin, vous décidez toutefois de faire un second voyage et amenez vos premières trouvailles au portail. Les champignons roulent au sol alors que vous constatez avec horreur la disparition de votre porte de sortie. Impuissants face à cette terrible découverte, vous contemplez la haie nue, comprenant que vous êtes bel et bien prisonniers de ce monde.
Un craquement vous fait sursauter et vous constatez avec effroi que les ronces qui vous entourent s'animent, et sortent de leur carcan végétal. Elles se rétractent, ne laissant de place pour rien d'autre que leur appétit dévorant et destructeur. Les couloirs se resserrent, détruisant vos échappatoires aussi sûrement que le reste du Pays des Merveilles. Sans vous retourner, vous vous élancez à travers le dédale dévastateur, fuyant pour votre survie en espérant rejoindre le centre du labyrinthe où vous le savez, réside la dernière chance de quitter ce royaume mourant.
→ Suite à la victoire d'Arsène et de Regina sur la Reine de Cœur, celle-ci se meurt, emportant avec elle toute la magie de son Royaume. → Il te sera demandé de rédiger votre fuite en Rp, en y incluant la liste de mots dans ton spoiler. → Libre à toi de faire une ou plusieurs réponses pour te diviser la tâche, mais veille à ce que les mots imposés soient soulignés pour une meilleure visibilité.