Lyra McCaffrey ξ Timotheus von Hauptmann [23 octobre 2015]
Le soleil déclinait doucement dans le ciel qui déjà se parait de teintes ocre et pourpre. À la lisière de la forêt Songeaméthyste, un feu de camp crépitait à l'abri de la frondaison. L'homme installé en tailleur dénotait dans le paysage de l'île du Pendu, de par son accoutrement qui sortait de l'ordinaire, que par les différents objets l'entourant. Timotheus s'était levé aux aurores ce matin-là, avait embrassé tendrement le front de son épouse et avait ensuite quitté leur demeure, en direction de la forêt jouxtant Storybrooke, son matériel de randonnée à l'épaule. Il avait prévu une petite escapade en solitaire, histoire de se ressourcer en pleine nature. Enfin en solitaire… pas tout à fait puisque Perdita, sa fidèle compagne à quatre pattes l'accompagnait durant ce week-end. Cette dernière était d'ailleurs couchée à ses pieds, tandis que lui remuait distraitement avec une branche, les brindilles se consumant à l'intérieur du cercle de pierres réalisé par ses soins. Perdu au plus profond de ses pensées, il essayait de comprendre une fois encore de quelle manière sa chienne et lui, étaient parvenu en ces lieux étrangers. Il n'y avait eu nul signes précurseurs. Les feuilles tant jaunies que rougies par la saison automnale, avaient cédé soudainement la place à une frondaison des plus luxuriantes, dont l'insolite et inhabituelle couleur pourpre l'avait interpelé, dès la seconde même où son regard était venu se déposer sur elle. Et lorsque enfin, le soldat avait décidé de rebrousser chemin, l'entreprise s'était soldée par un cuisant échec. Lui qui ne rêvait plus que d'aventures, depuis le départ de l'aéronef ayant appartenu à Mister Hyde, voilà que ses fantasmes avaient été exaucé. Sans trompettes, ni tambours. Juste le frémissement des feuilles marquant le changement d'un monde à l'autre.
À la suite d'un long soupir, Timotheus cessa son geste, en abandonnant la branche qu'il tenait entre ses mains, à l'appétit dévorant des flammes. À la place, il se saisit de la vieille casserole cabossée dans laquelle de l'eau avait été porté à ébullition. Qu'il versa ensuite dans la tasse métallique allant de pair avec le thermos abandonné dans l'herbe à deux pas de là. Il touilla le temps nécessaire à la poudre de café soluble de se mélanger à l'eau chaude, avant de porter le breuvage à ses lèvres. Un second soupir, de satisfaction cette fois-ci, à la suite de la gorgée dégustée. Cela n'avait rien à voir avec un café de qualité, mais pour l'heure… il se contenterait de ce plaisir liquide. Les doigts de sa main restée libre, vinrent se mêler à la robe blanche tachetée de noir de sa dalmatienne, qui ronflait doucement au coin du feu. - Courage ma Perdita, nous trouverons bien un moyen de rentrer à la maison. Nous avons un bébé à accueillir et Liselotte à besoin de notre présence en attendant ce jour. Était-ce l'animal qu'il cherchait ainsi à réconforter de ces mots, ou bien ceux-ci étaient en réalité destinés à lui-même… Il ferma les yeux un instant, savourant une autre gorgée de café. En les rouvrant, son regard accrocha la haute structure en acier non loin et il ne put s'empêcher de se demander une nouvelle fois, où il avait bien pu être transporté. Cela ne ressemblait à rien de connu au Royaume Enchanté. Et bien que la structure paraissait singulière, transposée dans l'extravagance du Pays des Merveilles, elle paraissait d'une sobriété ordinaire. Ce qui était surprenant, c'était que l'exotisme des lieux aurait eu à sa place au Pays Imaginaire, mais en ce qui concernait la structure, elle n'aurait pas juré avec l'environnement du Pays d'Oz. - Scheiße ! Mais où diable avons-nous atterrie Perdita ! Il avait précédé ses mots d'une injure en allemand, sans même s'en rendre compte.
egotrip
Timotheus von Hauptmann
Lun 5 Juil - 1:24
Lyra McCaffrey
Lyra McCaffrey
Cœur recollé à l'Hadèsif
Lyra McCaffrey
Messages : 404
D'un monde à l'autre
• 23 octobre 2015 •
Elle n’avait jamais eu l’âme d’une aventurière. Les fois où elle avait voulu faire preuve d’audace s’étaient mal terminées pour elle : elle s’était faite capturée, elle s’était condamnée à rester aux Enfers, avait perdu sa chance de connaître l’amour, s’était faite chassée.
Ce n’était donc guère étonnant que la déesse n’aie pas le goût de l’aventure et aspire à une vie calme et tranquille, bien que ces derniers temps avaient été chamboulés, elle ne s’en plaignait pas plus que cela. Elle tâchait d’aider du mieux qu’elle pouvait tout en restant en retrait, prudente, discrète. Elle n’avait rien contre la venue de ses nouveaux arrivants venus d’un certain Storybrooke, mais sa peur qu’Hadès ne la retrouve un jour était toujours là. C’était idiot et paradoxal. Il y a un mois à peine, elle s’était persuadée qu’un total inconnu était son frère, s’était imaginé pouvoir retrouver sa famille pour se rendre compte qu’elle s’était fait des illusions, tout en cherchant à tout prix à éviter qu’on ne la reconnaisse et qu’on ne la chasse de nouveau, de devoir retourner auprès d’Hadès. Il l’avait chassée mais elle restait encore sa femme d’un point de vue légal et il pouvait très bien exiger qu’elle ne revienne vers lui. Et le problème dans cette histoire, c’est qu’elle n’était toujours pas prête à pardonner, à lui pardonner de l’avoir capturée puis chassée à cause d’une erreur, parce qu’elle n’était pas capable de l’aimer comme il l’aurait voulu.
C’est sans doute ces sombres pensées qui l’avaient poussée à sortir et partir à l’aventure, encore une fois. Enfin aventure était un bien grand mot. Elle comptait juste sortir de chez elle et se balader quelque part, dans un coin de nature. Seule. De toutes les manières que craignait-elle ? Qu’un autre dieu ne surgisse du sol pour l’enlever et faire d’elle sa femme ? C’était peu probable.
Elle avait eu vent d’une forêt dont la végétation était pourpre, en dehors des murs de la cité. L’idée l’avait d’abord fait rire, elle qui était habituée au vert des forêts qu’elle avait arpentées, ainsi que les milles couleurs des fleurs des champs. Mais du pourpre ? Jamais.
Alors elle avait voulu vérifier par elle même et n’avait pas été déçue : la végétation était effectivement de cette couleur si belle, réservée à une certaine élite par sa rareté. Et voilà qu’elle en était entourée.
Pendant un moment elle s’était avancée, admirant ce trésor de la nature, prenant soin de mémoriser le chemin qu’elle avait emprunté, avant que son regard ne soit attiré par des fleurs semblables à des pivoines. Elle se pencha pour en cueillir une avec délicatesse, ferma les yeux, huma le doux parfum qui s'en échappait. Un délice pour la déesse du printemps qui avait l’impression de revivre, d’être de nouveau cet incarnation du renouveau qu’elle avait été avant de remettre le pieds dans la réalité. Elle était toujours une déesse mais elle n’était rien pour personne ici. Avec un petit sourire triste aux lèvres, elle entreprit de ramasser d’autres fleurs en un bouquet qui ornerait une des pièces de son cottage.
Il était temps de rentrer maintenant. Il se faisait tard. Elle reviendrait un autre jour. Puis une odeur de bois brûlé lui parvint aux narines et elle tourna la tête, à la recherche de la source de cette odeur. Elle n’était pas seule. La peur l’envahit soudainement, ancienne, comme encrée en elle et ressurgissant soudainement. Avant de partir aussi vite qu’elle n’était venue. Non, ce n’était pas Hadès. Elle ne craignait rien. Mais sans doute valait-il mieux partir avant de faire une mauvaise rencontre ? Ou bien s’assurer qu’il ne s’agissait pas là d’un début d’incendie. L’image du feu ravageant cette forêt, réduisant en cendres arbres et fleurs.
Non, la déesse n’avait rien d’une aventurière et n’était pas la plus vaillante du panthéon Olympien, mais elle savait faire preuve de courage quand il le fallait. S’extirpant entre les arbustes aux épais feuillages, n’ayant que pour guide l’odeur de brûlé, aperçu bientôt une lumière vive, qui lui indiquait bien la présence d’un feu mais à son grand soulagement, il semblait fixe. Elle pouvait rebrousser chemin désormais. Sauf que rien n’indiquait une autre présence qu’elle. Oubliant toute prudence, elle continua ses pas. Elle ne partirait pas tant qu’elle ne se serait pas assurée qu’il n’y avait aucun danger, quitter à se mettre en danger elle même.
Toujours à courir après le danger ? Tu n’apprendras donc jamais ?
« Scheiße ! Mais où diable avons-nous atterrie Perdita ! »
La déesse fronça légèrement les sourcils. Elle n’avait pas compris la première partie de la phrase, prononcée par un homme visiblement, mais au ton employé, il devait s’agir une injure, quelque chose d’approchant. Elle effectua encore quelque pas, cette fois ci guidée par la voix.
Son regard sombre découvrit alors un homme installé devant un feu de camps, accompagné d’un chien à l’étrange pelage tacheté. Afin de ne pas l’effrayer, elle se racla la gorge pour prévenir de sa présence.
Lyra McCaffrey ξ Timotheus von Hauptmann [23 octobre 2015]
Deux têtes à l'unisson, se tournèrent en direction de la provenance du petit raclement de gorge. Bien que celle de Perdita se soit redressée une fraction de seconde, avant que le beau regard givré de Timotheus ne se dépose sur la mystérieuse jeune femme venant de se manifester. D'un bond, le soldat fut sur ses deux jambes, au grand dam de la chienne, qui s'ébroua après avoir été forcée de se redresser, puis entreprit de venir flairer aux alentours des pieds de l'inconnue. Quant à son maître, celui-ci inclinait son buste avec politesse. - Her Fräulein ! Il s'exprimait avec beaucoup de politesse, non sans un sourire affable sur les traits de son visage. - Je crains en effet de m'être égaré. Puis-je m'enquérir des lieux où nous nous trouvons ? L'animal ayant terminé son inspection, prit place sur son arrière train et se mit a aboyer quelques peu afin d'attirer l'attention de cette demoiselle à la chevelure noire de jais. Dans l'espoir manifeste d'obtenir quelques caresses. - Voyons jeune fille, où donc sont passer vos manières ! Je suis cependant mal placé pour m'exprimer, les miennes semblent me faire défaut tout autant. Un petit éclat de rire léger s'échappa d'entre ses lèvres, tandis qu'il s'inclinait de nouveau. - Timotheus von Hauptmann pour vous servir. À qui ai-je l'honneur… ?
Face à la bienveillance affichée par l'inconnue, la légère tension au niveau des épaules du soldat se relâcha. Grâce à cette arrivée providentielle, peut-être obtiendrait-il enfin tous les renseignements lui faisant défaut. Ce n'était pas faute d'avoir essayé de les glaner de-ci de-là durant l'heure écoulée. Mais toutes les fins de non-recevoir de la part des techniciens présents sur le site du Cap Vendouest, bien trop occupé à œuvrer pour éclairer sa lanterne, avaient fini par entacher tant l'entrain que la bonne humeur de Timotheus. - Désirez-vous une tasse de café ? Ce n'est pas le grand luxe, mais il est plutôt buvable ! Je crains de n'avoir que cela à vous proposer. Sauf si vous préférez un verre d'eau de source. Ce n'est pas ce qui manque dans les environs. Il se réinstalla à la place quittée quelques minutes auparavant, invitant d'un geste de la main, son invitée à faire de même. Lui proposant un sachet de guimauve déjà fortement entamé au passage, une fois qu'elle eut pris place autour du feu de camp. - L'étrange couleur de cette végétation, c'est quelque chose de naturel ? Cela semblait sans doute hors contexte pour quelqu'un d'extérieur à son esprit, pourtant cette question avait trotté dans sa tête durant toute l'après-midi passée à errer parmi la végétation. Sur l'instant, il éprouvait un désir de réponse et cela lui semblait logique d'étancher sa curiosité.
egotrip
Timotheus von Hauptmann
Jeu 29 Juil - 17:28
Lyra McCaffrey
Lyra McCaffrey
Cœur recollé à l'Hadèsif
Lyra McCaffrey
Messages : 404
D'un monde à l'autre
• 23 octobre 2015 •
La rapidité avec laquelle le mortel s’était redressé l’avait surprise. Elle ne s’était pas attendue à une réaction aussi vive, sans doute l’avait-elle dérangé et qu’il n’avait pas apprécié.
Cependant sa crainte fut très vite balayée. Le jeune homme qui lui faisait face avait un visage avenant, avec des traits doux et un sourire agréable, tout comme ses manières un peu rigides, militaires. Son regard se déposa ensuite sur l’étrange chien, elle n’avait jamais vu une race comme celui là, qui lui tournait autour, mais il ne semblait pas agressif, simplement curieux.
Inclinant la tête à son tour, bien que n’ayant aucune idée de ce que signifiait Her Fräulein, une formule de politesse sans doute, avant de redéposer son regard sur l’inconnu.
« Mes salutations – elle le gratifia d’un nouveau sourire – vous vous trouvez sur les terres de ce qu’on appelle l’Île Mystérieuse. »
Elle marqua une pause pour lui laisser le temps d’assimiler l’information, se gardant bien d’ajouter qu’il était rare que les gens n’arrivent ici par hasard, en général les gens choisissaient, comme elle, de s’y rendre. Son attention fut détournée par le chien qui laissa échapper quelques aboiements à son attention. Prudemment, la déesse passa sa main sous l’encolure de l’animal, avec douceur. Une lueur amusée passa dans son regard en le voyant agiter la queue, manifestement de contentement.
« Ce n’est rien je vous assure – elle tourna de nouveau la tête vers le maître de la chienne – vous avez une compagne magnifique. Quel pelage ! Je n’en avais jamais vu auparavant. »
Comme pour marquer ses dires, la chienne émit un petit jappement. Avec nostalgie, elle se remémora un autre chien, bien particulier lui aussi. Cerbère, le fidèle gardien des Enfers. Ses trois têtes l’avait tout d’abord terrifiées, lui avaient semblé monstrueuses avant qu’un jour, elles ne s’inclinent avec respect devant elle pour au fil du temps, émettre des aboiement joyeux ou tristes quand elle franchissait la porte du royaume souterrain.
« Enchantée de faire votre connaissance – elle exécuta une gracieuse révérence – Je m’appelle Lyra MacCaffrey. »
Ce mortel lui plaisait déjà. Quelque chose dans sa manière d’agir, dans son rire qui lui indiquait au fond d’elle qu’elle pouvait baisser sa garde et qu’elle pouvait lui accorder sa confiance. Du moins dans une certaine mesure. Et elle espérait que c’était également le cas pour lui. Le pauvre devait se sentir perdu au milieu de cette forêt, de cet inconnu sans aucun point de repère, sans rien pour le rassurer et lui indiquer qu’il ne craignait rien.
« De café ? Pourquoi pas, c’est très aimable à vous. Mais si cela fait partit de vos provisions, je ne souhaite pas vous en priver. »
Cette marque d’hospitalité la toucha. Outre le fait qu’elle appréciait grandement rencontrer quelqu’un faisant honneur aux lois de l’hospitalité, le fait qu’il lui propose de se joindre à elle pour manger et boire la touchait, alors qu’il se trouvait lui même dans une situation délicate et qu’il aurait été plus sage et prudent de ne rien gaspiller.
« Qu’est-ce que c’est ? – s’enquit-elle devant le sachet qu’il lui tendait, attrapant prudemment ce qui lui semblait être une friandise, surprise par la texture molle – est-ce une spécialité de chez vous ? On dirait de petits oreillers. »
La population très diverse d’Untoldtale donnait l’occasion de pouvoir découvrir des mœurs, des cultures différentes. Les nouveaux arrivants apportaient parfois avec eux des mets de leur monde d’origine et elle avait déjà pu déguster quelques spécialités parfois bien plus qu’étranges, comme des sauterelles grillées ou des cuisses de grenouilles mais jamais elle n’avait vu un tel aliment. Cependant, elle ne désirait pas l’offenser ni enfreindre les règles de l’hospitalité et goûta le friandise, qui après quelques secondes, lui décrocha un petit sourire. C’était comme manger un petit nuage sucré.
« Il me semble oui. A dire vrai j’étais venue ici pour en savoir un peu plus sur cette forêt, j’étais curieuse. Certains pensent qu’il y a de la magie là-dessous. »
Si effectivement magie il y avait, elle n’avait rien sentit, mais peut-être qu’il y avait une part de vérité dans chaque supposition. Tout ce qu’elle avait pu trouver, c’était de jolies fleurs, qu’elle avait laissées derrière elle quand elle avait aperçu le feu de camps.
Lyra McCaffrey ξ Timotheus von Hauptmann [23 octobre 2015]
- L'île Mystérieuse dites-vous. Si Timotheus avait répété cette information à voix haute, c'était là à dessein. Malheureusement pour lui, le nom des lieux ne trouvait nul écho en sa mémoire. Une île donc… qui a priori, n'avait l'air pas bien immense. C'était bien sa veine tient, de se retrouver ainsi entouré par les flots. Lui qui n'avait pas le moins du monde le pied très marin, allait vomir tripes et boyaux pour s'échapper de cet endroit. - Sous la juridiction de quel royaume est-elle rattachée ? Il y avait une infime probabilité, qu'il connaissait au moins de nom celui-ci. Et que cela lui octroie une impression plus ou moins vague d'être en terrain connu. De voir sa chienne battre de la queue de ravissement, lui tira un sourire chaleureux. - Il me semble que vous venez de vous faire une nouvelle amie, Dame Lyra. La chienne jappa, et il ajouta : - Non, je ne t'ai pas oublié. Lyra MacCaffrey, je vous présente Perdita. Un nouveau jappement, offrant l'impression de rappeler le soldat à l'ordre. Ce qui semblait être le cas, au vue de la suite de la conversation. - Oui, oui ! Chienne fidèle, adorable et aussi membre éminent de la brigade de pompiers de Storybrooke. Voilà, satisfaite ? Un jappement approbateur vint ponctuer la remarque. L'animal était intelligent. Trop même ! Au point qu'il s'était interrogé fut une époque, sur le fait qu'il s'agissait peut-être d'une humaine sous le coup d'une malédiction. Mais la fée-nonne qu'il avait consulté, lui avait certifié que nulle magie n'était venue altérer l'apparence originelle de Perdita.
Fouillant à l'intérieur de son sac de randonné, à la recherche d'un verre en plastique de couleur orange qu'il savait y être, Tim objecta avec un sourire aux lèvres, aux préoccupations de la jeune femme. - Ne vous tracassez pas pour cela. Je vous l'offre de bon cœur. Lorsque je n'en aurais plus et bien, j'en rachèterais. Certes en cette contrée, il devrait sans doute trouver un travail pour ce faire, en attendant de regagner la petite ville du Maine où il vivait. Il avait bien une poignée de dollars en poche, mais il se doutait bien que le papier n'était certainement pas une devise acceptée dans ce monde. Au contraire de l'or, de l'argent ou du cuivre qui eux, étaient universels. Le fameux verre enfin entre ses mains, et installé autour du feu de camp, le soldat transvasa la boisson chaude dans le contenant en plastique. - De la guimauve. De là d'où je viens, les gens apprécient d'en amener avec eux lorsqu'ils partent camper. En général, on pique la guimauve sur une pique et on vient la faire fondre au-dessus du feu. Si vous voulez essayer, je dois en avoir deux ou trois dans mes affaires. Des paroles aimables, mais une offre sincère. C'était une expérience à découvrir ! Il lui tendit le verre en plastique rempli de café soluble. - C'est un peu spartiate, je m'en excuse. Je peux vous proposer du sucre, mais je crains de n'avoir pas la moindre goutte de lait. Il n'en buvait pas, lui préférant de toute manière en guise de substitution des boissons végétales.
La modernité de la terre, offrait quelques avantages non négligeables. Bien que les basses-terres lui manquaient, il y avait un certain niveau de confort à vivre dans cette petite ville du Maine. L'on pouvait critiquer acerbement la Reine Regina à cause du sortilège noir, mais là-bas, tous avaient un toit au-dessus de leur tête, de la nourriture dans leurs assiettes en quantité nécessaire chaque jour, ainsi que des commodités qui n'existaient même pas au sein du royaume de la Forêt Enchantée. Il se resservit une tasse de café, afin d'accompagner la jeune femme. - Oh ! Vraiment ? De la magie. Et vous rangez-vous à cet avis finalement ? Il lui adressa un autre sourire, avant de déguster une gorgée de caféine. - C'est magnifique en tout cas. Cette couleur pourpre. Il déposa la tasse dans l'herbe. - Et donc, vous êtes venue étudier cette forêt ! Vous n'êtes pas originaire des environs ou vous êtes arrivée récemment peut-être ? Discourir de la pluie et du beau temps n'était pas sa tasse de thé. Il préférait apprendre à connaitre cette jeune femme à la place. Alors oui, il était peut-être un peu indiscret. - McCaffrey ! Votre famille est-elle native du Royaume de DunBroch ? La sonorité de ce nom sonnait gaélique en tout cas. Autant s'en assurer non. Et peut-être se découvriraient-ils tous deux, quelques sujets communs de discussions de fil en aiguille. Et si tel n'était pas le cas, se coucherait-il un peu moins sot ce soir à la belle étoile. Ce qui n'était point le nom d'enseigne d'une auberge, bien que certains puissent le croire.
egotrip
Timotheus von Hauptmann
Mer 15 Sep - 17:40
Lyra McCaffrey
Lyra McCaffrey
Cœur recollé à l'Hadèsif
Lyra McCaffrey
Messages : 404
D'un monde à l'autre
• 23 octobre 2015 •
La déesse n’était guère étonnée que son interlocuteur ne connaisse pas l’île. Une grande majorité des habitants n’avaient jamais entendu parler de cet endroit avant d’y atterrir. Comme si elle ne se manifestait qu’au moment où les gens en avaient le plus besoin. Dans son cas, elle avait eu vent de cet endroit bien longtemps avant d’y arriver, mais n’y avait guère prêté attention, avant de devoir elle même s’y rendre.
« L’Île mystérieuse appartient aux Terres Hors du Temps. Elle n’est rattaché à aucun royaume, même on peut y accéder par le biais de n’importe quel royaume. Toutefois la cité d’Untold qui se trouve au cœur de l’île est gouvernée par un triumvirat. »
La chienne à l’étrange pelage remua la queue, appréciant visiblement l’attention qu’elle lui portait. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle se rappelait un autre chien qu’elle avait appris à apprécier autrefois. Avec sa taille impressionnante et ses trois têtes, Cerbère l’avait tout d’abord effrayée. Malgré ses airs monstrueux, la déesse avait réussi à apprivoiser le molosse qui l’avait adoptée comme maîtresse et obéissant à ses ordres de la même manière qu’avec Hadès et se montrant parfois affectueux avec elle.
« Je suis enchantée de faire ta connaissance Perdita. »
Constatant que la chienne semblait plus en confiance, sa main remontant sur sa tête pour venir lui caresser l’arrière des oreilles.
« Des pompiers ? Les animaux peuvent exercer des métiers dans votre monde ? »
L’idée lui semblait à la fois curieuse et amusante. Elle ne remettait pas en doute l’intelligence des animaux mais de là à leur confier un métier… à moins qu’il ne s’agisse d’assistants, elle imaginait très mal un chat enseigner la géographie à des enfants. Mais peut-être que les choses étaient différentes chez lui, après tout si dans le sien une femme pouvait bien enfanter un être mi-humain, mi-taureau, tout était possible.
« C’est très gentil à vous. Cependant je pense qu’il faudra d’abord que vous acquériez quelques écrous si vous voulez acheter du café. Ils sont notre monnaie ici. »
Ou bien devrait-il faire du troc mais elle doutait qu’il n’était pas venu avec quelque chose d’intéressant à échanger pour les marchands d’Untold et il valait mieux qu’il garde les biens qu’il avait sur lui, par mesure de prudence.
« De la guimauve ? A dire vrai je n’ai jamais eu l’occasion de goûter à beaucoup de confiseries, mis à part des fruits confis. Le sucre n’est pas une denrée courante là où je suis née. Mais je veux bien essayer, ça m’a l’air amusant ! »
Le mortel attisait sa curiosité. Pas seulement à cause des descriptions des habitudes, à ses yeux étranges, de son monde d’origine, mais aussi par sa nature. Il y avait quelque chose qui se dégageait de lui, une simplicité mais aussi une gentillesse naturelle qui la mettait en confiance mais qui attisait en elle un élan de sympathie et une envie de l’écarter de toute sorte de problèmes et de malheurs. Elle lui gratifia un sourire éclatant en attrapant le verre de café.
« Je vous remercie, c’est déjà bien généreux à vous. Je regrette seulement de ne pas avoir apporté avec moi quelques gâteaux au citron de ma confection, nous aurions eu un petit festin ! »
A dire vrai elle pouvait bien faire apparaître quelques fruits d’un claquement de doigts mais il était sans doute préférable d’éviter d’user de sa magie tout de suite, après tout elle ne connaissait pas l’opinion de Tim vis à vis de magie et voulait éviter qu’il ne prenne peur et qu’il ne l’a regarde comme un monstre.
Coup du hasard ou non, la question de la magie s’installa dans leur conversation.
« Je n’ai pas encore d’avis à vrai dire. Sans qu’il y a de la magie, mêlée à un phénomène naturel. Je ne pense pas pouvoir percer les mystères de cette forêt en une fois, heureusement, ce n’est pas le temps qui manque ici. »
Sans doute mettrait-elle des années avant de mettre à jour les secrets de cette étrange forêt, d’autant plus qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même et ses sens de déesse dans cette exploration, mais ça ne la dérangeais pas plus que ça. Au beau milieu de la nature, elle était dans son élément.
« C’est magnifique en effet. La végétation de l’île est très variée mais c’est un cas unique ici – elle marqua une légère pause, avant de reprendre – j’étais curieuse oui. Je suis ici depuis un moment mais je n’avais jamais exploré cette partie de l’île avant. »
Comme à son habitude, Lyra se montrait mesurée dans les questions qui lui étaient adressées. Elle contentait de fournir des réponses courtes, qui en général contentait les interlocuteurs.
« Je ne connais ce royaume que de nom… j’ai grandis dans un pays qui s’appelle la Sicile. »
Quand elle avait pu partir, elle savait qu’il lui faudrait se construire une nouvelle identité. Lyra faisait référence à la lyre, cet instrument qui lui avait tiré des larmes, l’avait fait se sentir humaine, mortelle le temps d’une chanson et McCaffrey… et bien elle devait avouer que le nom de famille était un peu le fruit du hasard, celui d’une âme mortelle croisée quelques temps avant son départ et qui sonnait étranger pour son monde d’origine et qui lui avait semblé être une protection de plus, une manière de tourner la page.
« Vous avez évoqué le nom de Storybrooke… j’ai entendu parler de cet endroit. Etes-vous originaire de ce royaume ? »
Cet endroit devait être bien particulier pour que Hyde ne veuille s’y installer il y a quelques années, mais aussi pour que des habitants n’y débarquent à leur tour il y a peu.
Lyra McCaffrey ξ Timotheus von Hauptmann [23 octobre 2015]
Cité, triumvirat, île, Terres Hors du Temps. Plus les explications pleuvaient et plus Timotheus avaient de nouvelles questions lui venant aux lèvres. Et l'une d'entre elles justement gagnait à être posée en première. - Voilà une excellente nouvelle ! Comment puis-je réaccéder aux autres royaumes ? Grâce à un haricot magique ? S'il y avait des passages pour y aller, il y en existait de fait pour le retour. Il pouvait visiter encore un peu les environs, par curiosité, puis emprunter l'un de ces passages pour rentrer auprès de son épouse et de leur enfant à naître. La queue de sa chienne oscillait au rythme des caresses offertes. - Je crains fort chère Lyra, que vous ne soyez adoptée. Un léger rire suivit ses paroles. Perdita risquait fort de quémander encore et encore de l'attention. - Oui bien sûr ! Ce sont surtout les chiens qui sont dressés à des tâches spécifiques. Les chiens policiers apprennent à repérer de la drogue, les chiens d'aveugles à guider leurs maîtres. Les chiens de montagne à la recherche en avalanche. Et d'autres comme ma Perdita pour le pistage, le questage, ou les recherches sous les décombres. Bien évidemment, il ne s'agissait pas d'un métier à proprement parler. Les animaux ne recevaient nulles rétributions pécuniaires en échange de toutes les tâches effectuées. Ils imaginaient mal un chien aller faire son petit tour de marché tranquillement, et échanger des dollars contre croquettes. Bien que même là, avec un bon dressage… et si les commerçants étaient mis au parfum… il y avait peut-être possibilité.
- Des écrous ? Il y avait une note d'incrédulité dans le timbre de sa voix. Dans sa tête, il avait l'image de la petite pièce métallique, destinée à être vissée sur une vis d'assemblage. De plus, ils étaient souvent faits d'inox, de bronze ou de laiton. Des alliages non précieux… surprenant qu'en ces lieux, ces derniers soient utilisés comme monnaie d'échange. - Si écrous il faut, écrous il y aura. Déclara-t-il tout en haussant les épaules. - Je ne suis pas mauvais pour les travaux manuels, je trouverais bien ouvrages contre rémunération. Le soldat avait survécu à sept années sous l'apparence d'un monstre. Avec visage humain, cela serait bien plus aisé de rouler sa bosse au sein de cette Île Mystérieuse. Sur une île, il y aurait certainement des docks. Et qui disait docks, disait manutention de marchandises. Cela ne le dérangeait point, d'effectuer le plus ingrat des travails. Il était soldat après tout, il avait vécu pire que cela par le passé. - Oh vraiment ! Je vous dirais bien que vous manquez quelque chose. Mais beaucoup de nos confiseries sont plus chimiques que naturelles ! Les fruits confits sont certainement bien plus sains que toutes ces cochonneries industrielles produites dans le monde d'où je viens. Il lui rendit un sourire chaleureux et se pencha, pour fouiller dans le sac de randonnée se trouvant à ses côtés, duquel il extrait deux brochettes métalliques. Tim piqua une guimauve sur l'une, puis une seconde sur l'autre, avant de tendre la première en direction de son hôte. Plaçant ensuite la sienne au-dessus du feu de camp brûlant entre eux.
- Ne regrettez rien ! Vous ne pouviez vous douter que le hasard nous ferait nous rencontrer en ce jour. Cela ne nous offrira qu'une belle excuse pour nous revoir. Elle était d'agréable compagnie. Et s'il était bloqué ici pour une durée indéterminée, quoi de mieux que de s'en faire une amie. Il y avait de plus une certaine douceur chez elle qui le mettait à l'aise et l'apaisait. Il lui offrit un autre sourire, sirotant après coup le café qu'il s'était resservi. - Peut-être pourrons-nous échanger au fur et à mesure de vos découvertes. Je risque de rester sur ma faim sinon. Mais, n'y a-t-il pas toujours de la magie qui se dissimule sous la beauté de la nature. Tim se laissa aller à un petit rire léger, ajoutant à la suite un poème lui revenant en mémoire : - La nature est tout ce qu’on voit, tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime. Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, tout ce que l’on sent en soi-même. Elle est belle pour qui la voit, elle est bonne à celui qui l’aime, elle est juste quand on y croit et qu’on la respecte en soi-même. Regarde le ciel, il te voit, embrasse la terre, car elle t’aime. La vérité c’est ce qu’on croit en la nature c’est toi-même. Le pompier rouvrit les paupières qu'il avait fermées en récitant. - C'est un peu trop fleur bleue, n'est ce pas ! Nouvel éclat de rire, tandis qu'il retirait du feu, la guimauve légèrement fondue et noircie. Il en croqua un petit morceau, après avoir soufflé par-dessus. - Mieux vaut tard que jamais paraît-il ! La beauté de l'unique ou de l'éphémère, devient banalité lorsque cela est trop répandu. Mieux vaut que cette forêt conserve tous ses charmes, ne pensez-vous pas ?
La mention de la Sicile engendra le haussement d'un sourcil de Timotheus. Cette demoiselle à la chevelure noire de jais était-elle vraiment originaire du monde sans magie ? Rien n'était impossible en ce monde, enfin en ces mondes pour être plus exacte. Mais tout de même… il ne pensait la magie qu'uniquement accessible à Storybrooke. Il avala une autre gorgée de café soluble, dégusta une autre bouchée de guimauve, avant de répondre à la question posée. - Je suis originaire des Basses Terres, un petit royaume de la Forêt Enchantée. Mon paternel était un petit nobliau désargenté à la tête d'un domaine guère prospère. Quant à Storybrooke, ce n'est nullement un royaume. Juste une petite ville du Maine, un état parmi tant d'autres des États-Unis. L'un des nombreux royaumes du monde sans magie. Il porta à nouveau la tasse métallique à ses lèvres, mais au lieu de profiter du liquide chaud contenu à l'intérieur, le soldat en profita pour étudier attentivement la réaction de sa compagne. Tant de mondes différents, une multitude de royaumes et pourtant… certains partageraient un nom identique. Oh ! Cela pouvait être fort possible après tout. Tim n'avait point la science infuse et était ignorant sur beaucoup de sujets. Tous comme ils pouvaient aussi bien venir du même monde. Autant cette jeune femme pouvait tout aussi bien lui mentir… Peut-être avait-elle ses raisons pour cela. Après tout, ils ne se connaissaient ni de Viviane, ni de Merlin….
egotrip
Timotheus von Hauptmann
Jeu 7 Oct - 0:52
Lyra McCaffrey
Lyra McCaffrey
Cœur recollé à l'Hadèsif
Lyra McCaffrey
Messages : 404
D'un monde à l'autre
• 23 octobre 2015 •
Le sourire qui ornait le visage de Lyra s’effaça malgré elle. Bien entendu, il était possible de s’échapper de l’île. Mais pas aussi facilement qu’on ne pouvait le penser.
« Malheureusement les passages vers les autres mondes connus sont très compliqués ici. Il n’est pas impossible de quitter l’île mais je crains qu’un haricot magique ne convienne pas. »
Elle avait essayé de se montrer la plus prévenante possible, en évitant de lui mentionner qu’un départ était une tâche compliquée. Mais si le désirait vraiment, peut-être pourrait-elle l’aider dans sa quête.
« Et bien je suis ravie de cette adoption ! »
Se laissant aller au rire également, la déesse se baissa pour placer son visage à la hauteur de la chienne qui alla coller sa truffe humide contre sa joue.
« Je ne doute pas de l’intelligence des animaux pour réaliser ce genre de tâches, à dire vrai j’ai moi même connu un chien de garde pendant plusieurs années et il faisait très bien son travail ! »
Le monde du mortel était décidément bien curieux mais en y réfléchissant bien, le sien n’avait rien à envier non plus. Les chiens à trois têtes ne courraient pas les rues, tout comme les hommes à moitié taureaux ou les chevaux mangeurs d’hommes… au moins chez lui, les animaux ne semblaient pas avoir pour fonction principale de dévorer tout ce qui bougeait. Bien qu’elle aurait transformé en pied de menthe la première personne à déclamer que Cerbère n’était qu’un monstre assoiffé de sang sans la moindre hésitation.
« Ne vous inquiétez pas, vous réussirez à en gagner suffisamment, ce n’est pas le travail qui manque ici... »
Elle marqua une pause, légèrement hésitante, avant de continuer.
« Si vous le voulez, je peux vous proposer de loger chez moi en attendant que votre situation se régule. Pour cette nuit au moins, si vous préférez vous débrouiller seul, mais on ne sait pas ce que la nature peut réserver en territoire inconnu. »
Elle n’était que trop bien placée pour savoir ce qui arrivait quand on s’éloignait trop en forêt. L’attention était détournée par un beau tapis de fleurs et on ne voyait pas la silhouette sombre qui observait au loin et qui guettait le bon moment pour fondre, ouvrir la terre en deux et disparaître dans ses profondeurs.
« Une fois un visiteur d’un autre monde est venu dans l’espoir de trouver des saveurs pour ses confiseries, mais il a été assez déçu de voir que mon monde n’offrait rien de plus sucré que des fruits... »
Le mortel avait été vite congédié, surtout après avoir entendu parler de Nectar et d’Ambroisie… si il y avait bien quelque chose que les dieux gardaient pour eux, c’était bien ces mets divins. Imitant son compagnon de feu de camps, Lyra piqua la friandise sur la broche et l’approcha du feu. Un immense sentiment de nostalgie l’envahie soudainement.
« Je ne sais pas si je crois au hasard mais je sais que je serai plus que ravie de vous faire goûter à un de mes gâteaux au citron… ou tout autre pâtisserie que vous désirez. »
Cette rencontre était vraiment le fruit du hasard ou bien encore un tour des Moires avaient-elles décidé de faire croiser les fils de leur vie ?
« Pourquoi pas après tout ? Il serait égoïste de tout garder pour soi… »
Elle écouta Tim déclamer son petit monologue, ne cherchant pas vraiment à savoir si les mots qui sortaient de sa bouchent étaient les siens ou ceux qu’un écrivain de son monde. Peu lui importait, elle aimait la tournure des phrases et l’ode à la nature qui en émanait, ce qui n’était guère étonnant venant d’elle. Encore une fois, un immense sentiment de nostalgie l’envahie.
« Pas du tout ! Je suis d’accord avec ces phrases… la nature est le joyau de la terre. Sans elle il n’y aurait rien, il n’y aurait pas de vie. Rien ne me mets plus en joie que les bourgeons de fleurs ou l’odeur de la terre mouillée, pas vous ? Je pourrai passer des heures à fouler la terre pieds nus, grimper aux arbres ou cueillir des fleurs ? »
En cet instant la déesse se moquait bien de se trahir… les mots de Tim l’avaient touchée. Tentant de cacher son émotion, elle l’imita en retirant sa guimauve du feu. La sienne avait légèrement noirci sur un des côtés mais ça lui était égal : le goût de cette friandise était vraiment unique et bien que sucré, pas trop écœurant, si on en abusait pas. Ses yeux noirs rivés sur les flammes, elle acquiesça.
« Je suis d’accord…. Quand tous les mystères sont résolus, tout perds de son charme, même si partir à l’aventure est très excitant. »
Les flammes dansaient sous ses yeux et soudain, elle comprit d’où venait cet immense sentiment de nostalgie. Ce feu lui rappelait sa tante Hestia, la gardienne du feu sacré, du foyer. La si discrète déesse qui surveillait sans relâche, veillait au bien être de ces précieuses flammes devait avoir le coeur brisé en ce moment même, en constatant que la flamme n’était plus aussi flamboyante qu’avant, avec son départ. Ce feu de camps lui rappelait le foyer qu’elle avait quitté, la chaleur si réconfortante qui en émanait malgré les nombreuses tensions au sein de sa famille. Et les vers prononcés lui avaient rappelé Apollon… un autre frère qu’elle ne reverrait plus et qui devait, de toutes les manières, ne pas être trop peiné de sa disparition.
Plongée dans ses pensées, la déesse mis quelques instants avant d’accorder de nouveau son attention vers Tim.
« Vous n’êtes pas le seul à venir de la Forêt Enchanté… oh… mais alors si vous venez du monde sans magie, vous y êtes arrivés par le biais de la malédiction ? J’en ai entendu parler. »
Elle n’avait pas tout compris, juste que cette malédiction était l’origine d’une certaine reine Regina, dans la quête d’une vengeance personnelle. Pas de quoi vraiment attiser la curiosité de la déesse qui avait déjà vu des guerres vengeresses ou des punitions plus impressionnantes que cette malédiction par le passé.
« Mais si ce monde est réputé pour être sans magie, comment êtes vous arrivés ici ? Il faut de la magie pour venir ici. Et il y a quelques années, Mr Hyde, le directeur de l’hôpital psychiatrique s’était montré intéressé par ce fameux Storybrooke, au point de vouloir s’y installer avec plusieurs habitants. »
Qu’on veuille à tout prix s’installer sur l’Olympe, elle comprenait. Même les Enfers avaient quelque chose d’attrayant pour une âme mortelle, ou non d’ailleurs. Mais un monde dépourvu de magie, qui ne devait sûrement pas connaître l’existence même d’une divinité avait quelque chose d’incongru aux yeux de la déesse. Les mortels étaient parfois un peu fous...